Le hasard fait bien les choses~ [PV Ashiya]

Auréliane avait 23 ans depuis peu. Elle était au prisme depuis qu'elle avait 20 ans. Bientôt trois ans. Elle avait abandonné son activité... non pas de tueuse car il arrivait au contraire qu'elle ait à tuer lors de missions, mais celle de tueuse de noble "indépendante" si on pouvait dire ça ainsi. La prime sur sa tête avait baissé au fur et à mesure des années, au vu de son inactivité, et seules les familles haineuses et désirant vengeance la maintenait. Et puis bon, il restait quand même la coquette somme de 1000 golds si elle était ramenée en vie, et 600 si morte.

Pas qu'elle en était fière, de toute manière. C'était une plaie. Surtout que si son visage n'avait pas été dévoilé, il y avait un portrait robot ce qui fournissait à n'importe qui la vague description d'une femme brune dans la fleur de l'âge. Aux yeux violets. C'était ce dernier point le plus embêtant... Son signe le plus reconnaissable. Néanmoins, tellement de femmes pouvaient correspondre à cette description que peu la soupçonnaient d'être celle de l'affiche. Surtout que sa tête commençait presque à disparaître du panneau d'affichage, à force de ne plus faire parler d'elle. D'autres cibles étaient mises par-dessus.

Ah mais s'il y avait une chose que son expérience de tueuse lui avait appris, c'était qu'avant de se jeter sur une cible, il fallait se renseigner. S'informer. Il n'y avait jamais trop d'informations. Et il n'y en avait jamais assez non plus. Il y avait les choses basiques, relativement simples à obtenir, qui était la cible, ce qu'elle fait en général, ce qui permettait ainsi de prévoir plusieurs lieux où il serait possible de l'attaquer, puis ensuite, se renseigner sur le terrain et voir ce qui convenait le mieux. Et puisque cela ne suffirait évidemment pas, se renseigner plus en détails pour vérifier qu'il n'y avait aucun défaut dans le plan. Et réajuster ce dernier si nécessaire.

S'il y avait une bonne adresse pour s'informer... oui, c'était bien cette taverne. Auréliane ne buvait pas et de part son caractère asocial évitait de tels lieux mais parfois c'était nécessaire. Entrant dans le bâtiment, le visage couvert par son capuchon, elle alla s'asseoir au bar. C'était le meilleur endroit pour questionner et écouter. Les tables étaient trop à l'écart. Non le comptoir c'était le mieux. Heureusement que dans ce genre d'établissement, il n'y avait rien de surprenant à ce qu'elle garde son visage couvert. Finalement, elle commanda du cidre et un repas. Cidre un alcool très peu fort mais ça aurait été louche de ne pas prendre du tout d'alcool... Alors même si celui qu'elle avait prit était loin d'être le plus prisé...

Bien sûr, elle était loin de se douter qu'un coup de vent s'engouffrirait dans la bâtisse, faisant voler sa capuche et montrant son visage à tout le monde, et que par-dessus tout, à tout hasard, un homme finisse par la reconnaître...

Ashiya venait tout juste d'empocher une prime qu'il décidait qu'il serait temps pour lui de se prendre un petit remontant. Après tout il l'avait bien mérité, il avait passé ses derniers temps à s'entraîner et retrouver un criminel de bas etage... et puis deux jours sans manger... son estomac criait famine.

Il était donc rentré dans ce bar et était assis pas loin du comptoirs. Un serveur lui demanda sa commande et il demanda un repas et de la bière.

En attendant son repas, il s'était permis de se lever de sa table et jettait distraitement un oeil sur les avis de recherches.

Certaines affiches dataient, certaines avaient même déjà vu leurs primes encaissés mais son regard s'attardaient sur une feuille.
C'étais un autoportrait, une jeune femme aux yeux violets. C'est vrai que ce n'étais pas commun. Enfin il pensait cela, mais lui et sa soeur ont aussi la même couleurs de yeux.

Peut-être que cette personne recherché était sa soeur ? Quoique... non à l heure qu'il est sa soeur n'aurait que dix sept ans...

Et c'est en soupirant qu'il retourna à sa place. Son repas arriva ensuite quelques minutes plus tard, en même temps qu'une personne encapuchonné.

Ashiya ne s'attardait pas longtemps dessus. Et continua de manger. Mais ses yeux ne pouvaient s'empechaient de se diriger vers l'inconnue.

Le jeune homme était curieux. La plupart des gens ici étaient tous des personnes malfamés qui n'hesitaient pas à montrer leurs visages dégoûtant.

Il pourrait brûler cette capuche non? Ashiya aimait cette idée. Il voyait déjà cet inconnu courir au feu.

La porte s'ouvrit bien vite du vent pour rappeler aux clients de la tavernes que malgré ce beau temps, le vent était lui aussi présent.

Mais la porte s'était aussi ouverte sur trois hommes que le jeune phoenix n'avait pas lancé un regard.
Non ses yeux observaient la capuche s'envolait sur une jeune fille au yeux violet.

Cette personne lui rappelait quelqu'un mais impossible de s'en souvenir.

Peut-être en lui parlant il s'en souviendrai.

Il se levait donc de sa chaise et s'assied à la droite de la jeune femme.

-Vous avez de beau yeux  amethyste.

C'étais une phrase banal. Sans doute plus pour se flatter aussi car il avait la même couleur de yeux voir les siennes étaient peut-être un peu plus sombre?

Il appela serveur et re-demanda un autre plat. Remarquant qu'il était venu comme ça...et que par son comportement impoli, il allait s'attirer les foudres de sa voisine. Il parla.

- Je suis Ashiya. Et permettez-moi de vous offrir une autre de votre boisson.

C'étais une manière de la faire parler. De découvrir pourquoi, son visage lui disait quelques choses en particulier ses yeux.

L'agacement d'Auréliane alors que sa capuche volait ainsi en arrière ne se manifesta que par un léger claquement de langue. En même temps, le serveur lui apportait son plat, qu'elle considéra d'un oeil méfiant. Ca avait l'air bon mais la propreté des cuisines de ce type d'établissement était souvent... douteuse. Certes pas toujours mais l'on était jamais trop prudent. M'enfin, après avoir commandé un plat, il fallait bien qu'elle mange, pas de gaspillage, la nourriture était précieuse, même si elle ne manquait pas vraiment de moyens. Elle remercia le serveur d'un simple hochement de tête, puis rabattit rapidement sa capuche avant d'entamer son plat. Continuer de se couvrir était sans doute une précaution inutile si le vent l'en empêchait dès que la porte s'ouvrirait. Peu importe pour l'instant...

Son ouïe entraînée lui fit entendre son nouveau voisin de comptoir avant même qu'il ne lui adresse la parole. C'était difficile de discerner les bruits les uns des autres, dans tout ce brouhaha, mais quelqu'un qui s'approchait autant d'elle pour finir par s'asseoir à ses côtés... Elle n'avait pas perdu au point de ne pas le remarquer. Pas comme si elle risquait quelque chose non plus, si cet inconnu en avait après elle, il ne pourrait prendre le risque de l'attaquer devant tout ce beau monde. La demoiselle lui jeta un regard furtif, sans rien dire, attendant qu'il démarre lui-même la conversation si c'était pour cela qu'il s'était installé à ses côtés. Et sinon... Sinon rien. Elle n'allait pas non plus questionner un parfait inconnu dans l'espoir d'obtenir les renseignements désirés. Non, c'était trop peu sûr.

- Vous avez de beau yeux  amethyste.

Auréliane se figea. Elle avait rapidement relevé sa capuche... Enfin, sans trop d'empressement non plus, pour que ça ne paraisse pas suspect mais à part quelqu'un qui s'était trop attardé sur elle, personne n'aurait dû y faire plus attention que cela. Chacun de ses gestes était calculé pour ne pas attirer l'attention tout en se donnant les moyens d'avoir ce qu'elle voulait.  Avait-elle raté quelque chose ? Ou bien... Non... Il fallait qu'elle arrête d'être aussi parano sur les bords. C'était juste une technique de drague complètement pourrie. Ca ne serait pas la première fois que ça lui arrivait. Les compliments sur ses yeux étaient souvent ce qu'on lui sortait un premier.

La jeune femme tourna le visage en direction de l'homme, tentant de chercher le comportement à adopter. D'ailleurs, lui aussi avec des yeux mauves. Pas cette teinte améthyste, mais des yeux mauves malgré tout. Ca ne devait donc pas lui paraître si exceptionnel... A moins que ça ne soit un fétichiste des yeux violets. De nos jours, on trouvait de tout. Peu importe, il ne fallait pas qu'elle paraisse trop froide, trop distante, sinon elle donnerait l'impression de cacher quelque chose. Au lieu de ça, elle afficha un léger sourire de remerciement. Cependant, elle paraissait aussi quelque peu crispée, comme toute femme se croyant face à un homme louche qui tenterait de l'aborder. Habituellement, elle se serait empressée de répondre un "merci mais que vous trouvez mes yeux jolis ou non ne m'importe guère alors permettez que je dispose si cette conversation n'a rien de plus à m'apporter", mais là, elle ne pouvait pas. Ne pas se faire remarquer.

- Je suis Ashiya. Et permettez-moi de vous offrir une autre de votre boisson.

Un verre, maintenant ? Oui il était probablement juste en train de la draguer... Mais en même temps... Malgré son compliment ressemblant à une mauvaise technique de drague... Il semblait complètement sobre et avait quelque chose de différent des autres "pervers" qui avaient déjà pu l'aborder. Il fallait qu'elle soit méfiante.

- ...Mary, enchantée. Oh, ne vous embêtez pas, attendez déjà que je finisse celui-là, ça serait du gaspillage sinon.

Ou autrement dit : laissez-moi en paix, je ne veux pas de verre, et encore moins de votre présence à mes côtés. Mais pour comprendre que c'était le réel message, il fallait connaître Auréliane un peu plus.
Et oui, elle n'avait pas dévoilé son vrai nom. Elle n'était pas stupide non plus. Si elle avait pu survivre malgré la prime sur sa tête et le portrait robot, c'était en partie parce que son identité complète n'était pas connue, alors elle n'irait pas la hurler à tout le monde. C'était un "faux nom" qu'elle utilisait souvent, ce dernier étant relativement commun et pas trop surprenant.

Auréliane entama aussi son plat, ne sachant pas trop quoi penser de cet homme. Etait-ce juste une manière assez lourde de la draguer ? Pouvait-elle obtenir de lui une partie des informations qu'elle était venue chercher ? Non, un faux pas et elle deviendrait louche... Mieux valait se contenter des valeurs sûres.

- Eh bien comme vous le vouliez Anne-Catherine. Je préfère offrir quelques choses a vous qu’a un de ses barbares et pour certains criminels.

Intérieurement, la vampire fronça les sourcils. Etait-ce une insinuation ? "Attention à toi si tu te révélais être une criminelle, aussi" ? Quelque chose comme ça ? Et surtout, ce n'était pas le genre de phrases que lui sortirait un type lourd venu flirter. Cependant, ça ne l'avançait en rien à savoir ce que lui voulait cet homme. Elle retint un soupir qui lui brûlait les lèvres, se contentant d'afficher un sourire gêné.

- Je ne préfère pas juger trop vite mais il est vrai qu'il y a beaucoup de personnes rustres et impolies, ici...

Chose qui paraissait embêter Auréliane ou tout du moins le rôle qu'elle jouait. Après tout, ce genre d'hommes pouvait facilement être perçue comme une menace pour une femme sujette à être abordée par n'importe qui, non ? Il ne fallait pas non plus renvoyer l'image d'une fille trop faible car sinon, la présence de son arme ne paraîtrait que plus louche.

- Je pense que vous pouvez retirer votre capuche. Après tout on vous a déjà abordé.

La demoiselle fronça les sourcils. Pourquoi la retirer ? Voulait-il voir son visage ? Mais pour quelle raison ? Non parce que elle était sûre à 70% que ce n'était pas un "dragueur" cherchant les faveurs des filles. Et elle aurait clairement préféré qu'il ne l'aborde pas. Sa présence commençait à l'embêter de plus en plus, elle n'aimait pas ne pas comprendre ce qu'il voulait. Pas du tout, même. Pourtant, elle haussa les épaules, laissant sa capuche retomber en arrière, se disant que le vent aurait fini par le faire à sa place à la prochaine entrée, de toute manière.

- Vous n'avez pas tort... Mais les femmes ont tendance à attirer des personnes ennuyeuses et vraiment lourdes, parfois... Pas tout le temps, mais l'on n'est jamais trop prudent.

Malheureusement, trop insister pour avoir le visage couvert aurait paru suspect. Elle avait essayé de montrer une certaine réticence à l'idée de se découvrir, toutefois, il fallait avouer que ce rôle commençait à la lasser. Elle n'y gagnait rien.

- Vous êtes chevalier ? Moi aussi. Vous n’avez donc rien à craindre de vous baladez le visage découvert.

Ah. L'arme, donc. Il l'avait remarqué. Elle lui jeta un regard en biais, ne décelant pas de mensonge dans ses paroles. Pourtant... Pouvait-elle réellement le croire ? Après tout, quelle était la probabilité qu'une femme armée soit chevalière ? Elle était relativement faible, non ? Alors son interrogation cachait un piège ?

v- Vous n'avez pas votre insigne..., remarqua-t-elle finalement. Ni moi non plus, d'ailleurs, parce que je ne le suis pas.

Un mensonge paraissait plus véridique lorsqu'il était enrobé de morceaux de vérités. Et si cet homme avait vraiment un quelconque rapport avec les chevaliers, elle finirait vite par être prise à son propre jeu.

- Je ne l'ai plus. Je l'ai balancé dans une rivière a cette heure-ci, il doit être dans le corps d'un poisson.

Ce n'était donc pas un chevalier. Ou plutôt : ce n'était plus un chevalier... On ne se débarrassait pas de son insigne ainsi à la légère. Mais ça n'en était pas moins gênant pour la demoiselle. De par son activité avant d'intégrer le prisme -et même en tant que membre d'ailleurs-, elle avait pu avoir quelques différents avec des chevaliers et même si elle couvrait son visage du mieux qu'elle pouvait ou essayait au moins d'éliminer ceux qui avaient pu le voir -du moins s'il s'agissait de nobles ou chevaliers-, il y avait toujours des exceptions. Et cette insistance qu'il avait à rester à ses côtés sans que ça ne soit le comportement d'un de ces hommes un peu trop allumé et au comportement plus que lourd.

- J'ai quitté les chevaliers il y'a de cela quelques années. Je trouvais qu’être un chasseur de prime est bien plus divertissant.

Inconsciemment, le corps de la jeune femme se raidit sous sa cape même si elle se reprit rapidement. Etait-ce un message subliminal ? Non... Il la testait. Elle se devait de rester impassible, de ne pas réagir, de paraître le moins suspecte possible. Voire même de ne pas le paraître du tout. Elle était simplement une femme qui avait eu l'envie de déguster un bon repas dans cette taverne mais à cause de certains malpolis se montrait plus prudente que nécessaire en tentant de passer inaperçu.

- Vous êtes donc une noble vu votre prénom? Qui apprend à maîtriser le katana ? Puis-je voir votre arme ?

A nouveau, elle ne put empêcher son corps de se raidir mais plus pour contenir son agacement à l'idée qu'on ait pu la prendre pour l'une des immondices de cette caste. Et puis quoi encore ?

- Je ne suis qu'une simple habitante... suffisamment aisée pour vivre paisiblement sans être trop riche... et je doute qu'un noble viendrait s'attabler dans un tel établissement. Ca serait pour le moins... Surprenant.

Vraiment surprenant même. Ou alors il serait entouré d'une escouade entière de chevaliers au cas où quelqu'un tenterait de toucher à son royal fessier. Auréliane aurait dû se faire violence à ne pas agir dans ce cas. Car une mission infiltration où il fallait supporter les nobles, c'était une chose, mais quand les nobles s'introduisaient dans le milieu "de la populace" sur lequel ils crachaient derrière...

- Je vois que vous vous connaissez en arme, remarqua-t-elle alors qu'il sut nommer facilement celle qu'elle avait à sa ceinture. Bien sûr.

La vampire dégaina son arme, la passant à son voisin de table. C'était une belle arme, à n'en pas douter. Le pommeau était d'un beau bleu et surmonté de décorations en métal argenté. La lame aux reflets bleutés était parfaitement aiguisée et d'une finesse incroyable. L'arme était certes légère, mais il n'y avait aucun doute sur le fait qu'elle trancherait avec facilité n'importe quel nerf. Malgré ses couleurs singulières, rien n'aurait pu laisser deviner qu'il s'agissait d'une arme magique.

Ashiya paraissait un peu déçu. Une simple habitante ? Il haussa les épaules et pris l'épée que la jeune femme lui tendit.

Une belle lame en effet. Il la regarda longtemps. Son épée à côté était vraiment basique. Il en était jaloux, peut-être que lui aussi il devrait acheter une épée pareil ? Mais avec tout ses entraînement la lame risquerai de s'abîmer et casser une belle arme serait du gâchis. Et garder une épée pareil comme collection, ne lui plaisait pas. Ça serait une gêne et il ne verrait spécialement pas l'intérêt.

Mais quelques choses retenait son attention, les couleurs de la lames. Ça lui rappelait quelques choses mais il ne savait pas quoi. Il l'observa pendant une petite minute, silencieux.

-Vous l'utilisez souvent ? Savez-vous maniez ce katana au moins ?, dit-il sous le ton de la conservation peut-être avec un ton légèrement plus sec tout en regardant ensuite la lame sous toutes ses angles sans regarder son interlocutrice.

Où a-t-il bien pu voir cet épée... Pas celle de Yel ça c'était sûre, dans sa mémoire son épée n'était pas aussi belle. Il fronça les sourcils.

-Vous êtes sûre qu'on ne s'est jamais vu avant..? Reprit-il doucement en regardant la jeune femme.

Pourtant ses yeux lui disait encore quelques choses. Oui il l'avait déjà vu mais où ? Enfant non, chez les chevaliers ? Il n'avait pas souvenir d'elle parmi les recrues ou alors il était trop obsédé par Yel. Lors d'une mission ? Mais où ? Il en avait réalisé des tas et il avait la fâcheuse manie de tout oublié sauf les adversaires forts.

Une simple habitante… qui avait un katana vraiment magnifique sur elle. Elle devait utiliser pour ce battre ou peut être les collectionner ? Mais cette dernière option pour lui n'était pas envisageable..

Tout en continuant de manger, Auréliane jetait quelques regards à son voisin de table. Vu la manière dont il observait sa lame, il en reconnaissait la qualité. De plus, il avait su la nommer. C'était un connaisseur, le doute n'était pas permis là dessus. Mais pourquoi s'approcher ainsi d'elle. Avait-il déjà eu à faire avec elle ? En tant que tueuse ? Ou membre du prisme ? Ou les deux ? Non car il n'était pas venu pour observer son arme, à la base, l'angle de vision ne lui avait pas permis de la remarquer avant qu'il ne s'approche.

- Vous l'utilisez souvent ? Savez-vous maniez ce katana au moins ?

La vampire le regarda, suspicieuse. Elle ne le montrait pas mais elle était sur ses gardes. Récupérant le katana, elle haussa les épaules. Elle n'allait pas prétendre ne pas savoir s'en servir, ça serait idiot de se balader avec, sinon. De plus, bien que soigneusement entretenu, pour un connaisseur, le pommeau montrait des signes d'utilisation, par exemple. Bien que de qualité, le katana s'usait comme tout objet. Sans forcément perdre de son tranchant car bien aiguisé.

- Pas plus que nécessaire. Et oui je sais le manier. Je n'irais pas prétendre être une professionnelle, mais se balader avec une arme aussi voyante sans savoir en user serait plus dangereux qu'autre chose. Et ça pourrait se retourner contre moi si je me retrouvais en fâcheuse situation.

La vampire haussa les épaules, reposant ses couverts. Elle avait fini son repas. Elle avait juste envie de partir et d'abandonner sa récolte d'information. Mais s'éclipser ainsi donnerait l'impression qu'elle voulait fuir, non ? Et ça serait louche... Elle retint un soupir. C'était embêtant comme situation.

- Vous êtes sûre qu'on ne s'est jamais vu avant..?

Elle se figea. Non plus il insistait, moins elle en était sûre. Mais elle avait beau ne pas s'en souvenir, elle savait qu'elle n'avait pas pu le croiser à un coktail. Surtout vu comme il était intrigué par son arme. Il fallait qu'elle fuit. Mais comment faire pour ne pas paraître suspecte ? Et la taverne avait l'avantage d'être remplie de monde : il n'oserait quand même pas lancer un conflit aux yeux de tous ? Elle se racla la gorge, quelques légers signes de nervosité commençant à ressortir. Elle perdait patience.  

- Non, je n'en suis pas sûre. Le monde est petit, après tout. Mais je ne me souviens pas de votre visage. Et j'ai fini mon repas, je ne vais pas m'attarder...

La vampire se leva, dévisageant un instant son interlocuteur de son regard violacé. Elle paya son repas, prête à partir. Tout en réfléchissant à comment est-ce qu'elle avait pu le rencontrer... Son regard s'arrêta un instant sur les deux épées qu'il portait. Elle se rappela une fois avoir eu à faire avec un chevalier ennemi qui se battait à deux épées. Une escorte d'un noble qu'elle visait -et avait finalement réussi à tuer-. Il lui avait donné du fil à retordre, comme chevalier, cependant... Elle se figea. Non, ça devait être quelqu'un d'autre, plusieurs personnes devaient se battre à deux lames et elle psychotait à cause de l'insistance de cet homme. C'est tout.