|| “Hier, lors de notre rencontre, je liberais mon âme de la nuit de ses chaînes" ||
(Feat Élisabeth Bàthory)
"Maman...! Drago... N-Narten... ! A l'aide... !!!"
La terre tremblait sous les pas lourds et saccadés de la dragonne. Des flèches plantées dans le dos, pourchassée par trois braconniers, la patte arrière droite endolorie, Dee tentait tant bien que mal à semer ses assaignants.
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Elle s'était réveillée ce matin aux aurores en entendant les gémissements de douleur de sa mère. Une nouvelle fièvre l'avais touché. Pourtant la veille, elle était d'une énergie qu'on ne lui connaissait pas. Dee s'en était réjouie un peu hâtivement, pensant que leur mère a elle et Drago s'était enfin endurcie face à la maladie. Mais la voilà de nouveau clouée au lit. La blanche en était profondément touchée. Elle devrait avoir l'habitude de la voir tomber malade aussi souvent. Mais non... Elle n'aimait vraiment pas voir son seul parent souffrir.
Elle avait donc décidé d'aller chercher elle-même des plantes médicinales pour la guérir rapidement.
Du haut de ses 8 ans, Dee n'y connaissait vraiment rien à la botanique. Mais quelques plantes jolies ne pouvant qu'apporter du bien à sa mère, pas vrai ?
Elle s'était habillée hâtivement et aussi discrètement qu'elle le pouvait, laissant Drago dans leur lit commun sans le réveiller et priant pour que Narten ne se rende compte de rien.
Elle sera vite de retour à la maison de toute façon !
Elle agrippa une besace vide et la plaça sur son épaule droite. La voilà fin prête ! Elle sortie de chez elle et une fois la porte refermée, elle s'elanca en courant dans la verdure luxuriante.
Dee avait prévu de s'aventurer au delà de la partie de forêt qu'elle connaissait comme sa poche. Rien de bien méchant, juste quelques minutes en courant. Elle arriva finalement à l'entrée d'une immense plaine. La jeune fille en fit le tour et ramassa tout ce qu'elle trouvait jolie ainsi que certaines plantes qu'elle n'avait jamais vu.
Elle prit 2 ou 3 heures pour faire sa cueillette, le temps fila rapidement et le ciel remontait petit à petit sa triste couverture grisâtre.
Soudain, elle redressa la tête à l'entente d'un craquement. Il y avait quelque chose près d'elle. Mais elle n'eut pas le temps de réfléchir si elle devait fuir ou non qu'elle fit connaissance de trois hommes. Grands, menaçant et à l'aura malsaine. Le temps semblait figé. Elle, pétrifiée par la peur qui grandissait en elle et eux, par la surprise de croiser une jeune enfant seule en forêt reculée.
Puis la pluie commença à montrer doucement le bout de son nez, ce fut le coup de départ. Dee prit précipitamment la fuite dans la direction opposée à chez elle. Pas le temps de réfléchir, même pour une enfant, elle savait qu'ils étaient malveillants. Alors le groupe de voleurs partis à sa poursuite en lui criant de s'arrêter.
La course poursuite dura de longues minutes. Pris par l'effroi, Dee prit sa forme primitive, en écrasant de petits arbres qui se trouvaient non loin d'elle. Malheureusement, les 3 bandits s'exclamèrent. Hors de question maintenant de laisser filer cette enfant dragon ! Elle était devenu leurs gagne-pain. Sur des dizaines d'années sûrement.
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La voilà donc titubant entre les arbres, en apportant un ou deux dans sa course folle. Elle s'était tordue la cheville en voulant grimper dans un arbre pour semer les 3 hommes. Qui s'est vu être un échec. Depuis, elle avait complètement perdue son chemin et ne savait plus où elle allait. Elle semblait voir un énorme mur à quelques mètres d'elle mais elle n'avait le temps de s'en préoccuper. Depuis quand courrait-elle ? Depuis des heures sans doute. Elle n'en pouvait plus. Des grognements puissants s'échappaient de sa gorge, ce qu'elles sentaient être des lances plantées dans son dos lacerraient ses muscles de plus en plus. Elle était à bout de force.
Dans un dernier effort inutile, le dragon s'élanca en avant pour tenter d'échapper à la pluie meurtrière de flèches qui ne cessait pas de tomber sur elle. Le sol trembla sous son poids. Elle tenta d'ouvrir les yeux, sa vue brouillée par la douleur la fit paniquer et elle poussa de longs gémissements apeurés. Elle n'aurait jamais dû sortir de chez elle ni sortir au delà des limites qu'elle connaissait. Ses derrières pensées allaient vers sa mère et son frère jumeau, qu'elle imaginait anéantis par le chagrin de ne jamais voir Dee revenir. Perdant peu à peu connaissance, elle reprit forme humaine. Son corps inconscient gisait au milieu de l'herbe, ensanglantée et dénudée, à quelques pas à peine de ses ravisseurs. Totalement à leur merci.
