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"Ce sont les plus beaux oiseaux que l'on enferme" ~ Lydia

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Lydia De La Voisière
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Date d'inscription : 02/11/2018
Inventaire : - Masque
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Lydia De La Voisière

MessageSujet: "Ce sont les plus beaux oiseaux que l'on enferme" ~ Lydia "Ce sont les plus beaux oiseaux que l'on enferme" ~ Lydia  EmptySam 3 Nov - 20:41
Lydia De La Voisière


*Une tradition dans sa famille est de donner à chaque enfant, pour deuxième prénom, celui d'un ancêtre ou parent proche. En tant que petite dernière, Lydia a hérité de celui d'une tante, sans grande importance et encore en vie. Par conséquent, tant que ça sera le cas, on lui a accordé la liberté de se présenter à la cour sous le nom de Lydia, qui est son deuxième prénom normalement.
*Son nom complet est "Myrialuna Lydia Hortense De La Voisière".
*Elle est fille de Marquis. Sa famille est très connue dans la noblesse et proche du roi. Elle possède une incroyable richesse et réputation. Néanmoins, Lydia n'a guère d'importance aux yeux de ses parents, et ils se sont contentés de la reclure dans une de leurs résidences de vacance, cette dernière étant à Caely. Ils ne la font revenir à Ayame que pour des banquets ou réceptions où sa présence est obligatoire, malgré le peu d'utilité qu'elle a à leurs yeux.
*Lydia est surdouée, et son potentiel est pleinement exploité au vu de tous les cours auxquels elle a le droit. Que ce soit des cours de langue, d'histoire ou scientifiques.
*Elle parle couramment plusieurs langues, le latin comme tout ange qui se respecte, le commun, ainsi que l'elfique et l'ondin pour se faire bien voir par la belle-famille. Belle-famille qui parle tout aussi bien le commun, mais c'est bien les nobles à se chercher mutuellement des faveurs par tous les moyens possibles.
*Puisqu'elle n'en reste pas moins une femme -ou du moins une future femme-, bonne à marier le plus tôt possible, on lui a enseigné des arts plus élégants pour une femme, tels que la broderie et le point de croix où elle excelle.
*Néanmoins, on lui a toujours refusé de lui enseigner l'équitation ou le maniement d'une quelconque arme. Et ça ne lui donne que plus envie d'essayer, étant toujours attirée par l'interdit, même si elle s'en lasserait vite au final.
*Lydia est aussi une très bonne comédienne, étant habituée à l'hypocrisie et les faux-semblants des nobles, et devant après tout porté ce masque façonné de toute pièce par ses parents, en société. Il lui est donc déjà arrivé plusieurs fois, par exemple, de tromper les domestiques en faisant semblant d'être malade.
*Du haut de ses 9 ans, elle possède déjà une grande maturité. La seule naïveté dont elle pourrait faire preuve concernerait le monde extérieur à la noblesse, ayant du mal à se l'imaginer de sa cage dorée. Le dépaysement serait trop grand pour elle si elle venait un jour à entrer dans le monde des "habitants lambdas".

Age : 9 ansRace: AngeOrientation: Elle n'y a jamais vraiment réfléchi, sachant qu'on ne lui laissera pas le choix de son époux, de toute façon.
Métier: /Groupe: NoblesseSource: Tsubomi Kido (enfant) de Kagerou Project

Comme tout peintre renommé, vous étiez souvent demandé par les nobles pour réaliser leur portrait. Une habitude de la noblesse que de demander à être peint à tout âge. Et suspendre les tableaux dans leur demeure, comme une preuve de plus de leur narcissisme. Vous voyez simplement cette demande comme un travail de plus, le seul point agaçant étant probablement qu'il vous faut vous rendre jusqu'à Caely. En effet, la dernière enfant du couple des De La Voisière vit dans une de leur résidence de campagne. Cette famille noble est très riche et a de nombreuses résidences. Elle possède quand même le titre de marquis, qui, après celui de duc, est le plus élevé, sans compter la famille royale, évidemment.

A peine arrivé, on vous offre de quoi vous désaltérer puis très vite, on vous conduit à la personne que vous êtes censé peindre. Vous saviez qu'il était question d'une enfant, mais au vu de la jeune fille, vous ne pouvez qu'être surpris. Comment un être aussi jeune peut-il arborer une expression aussi sérieuse ? Quel âge a-t-elle ? Vous ne lui donneriez pas plus de 10 ans. Vous fouillez un peu votre mémoire et vous rappelez enfin qu'elle a 9 ans. Et si son corps est parfaitement en accord avec cela, ce n'est pas le cas de la lueur dans son regard.

Cette enfant possède la beauté et la fragilité des anges. Elle en est une, après tout, comme le témoigne son auréole dorée flottant au-dessus de sa tête, mais aussi ses magnifiques ailes blanches et soyeuses, sorties pour l'occasion. Ses plumes semblent d'une légèreté et d'une douceur... Pourtant, vu comme ses ailes sont imposantes, on pourrait craindre que la demoiselle ne soit pas capable de supporter un tel poids. Mais rien sur son visage ne le fait transparaître. Elle a cette expression d'enfant innocente, ce petit air angélique.

La jeune enfant porte une tenue somptueuse, digne de son rang, une ravissante robe mauve, couleur qui lui va d'ailleurs à ravir. Elle est parfaitement apprêtée pour l'occasion. Chose surprenante, elle n'a que très peu de maquillage, contrairement à tous les autres nobles qui en abusent un peu trop. Habituellement, même les enfants croulent sous de tels artifices. Peut-être que sa beauté se suffit à elle-même ? Ou bien alors, malgré les apparences, n'est-elle pas un peu délaissée ? Après tout, 9 ans, pour un ange, ce n'est rien, et certains de ses aînés doivent bien avoir plus de 500 ans. Elle n'est que la petite dernière qui n'a clairement plus aucune utilité, tout lui ayant déjà été pris par ses frères et soeurs.

Posant comme on a dû lui demander, elle met en valeur son fin cou qui ne porte qu'un simple collier d'argent, étirant ses jambes tout aussi fines pour dévoiler ses pâles chevilles, l'une d'elle portant une chaîne assortie au collier. Un style vestimentaire riche mais simple, cela fait son charme. Mais est-ce là pour mettre en valeur sa simplicité ou par délaissement ? Elle est si fine, qu'on pourrait craindre qu'elle ne soit trop maigre. Sa peau diaphane... Est-ce là naturel ou une preuve de plus qu'on ne s'occupe peut-être pas assez d'elle et que sa santé n'est pas au plus haut ?

Sa courte chevelure verte qui n'atteint même pas ses épaules semble pourtant bien entretenue, sans fourche, aucune. Si c'est une couleur assez particulière, cela rappelle la nature et se marie parfaitement avec la simplicité qui l'habille. Enfin simplicité... A côté d'autres nobles, de simples habitants ne seraient sans doute pas d'accord là-dessus. La petite demoiselle arbore un charmant sourire, ni trop grand, ni trop petit, juste ce qu'il faut pour une peinture. Elle est dans son élément. Comme si son esprit avait déjà été perverti par les faux-semblants des nobles. Pourtant, il y a son regard... Elle semble absente. Ses yeux d'un gris clair qui couve l'orage, d'une pureté égale à sa race. Comme si son esprit était loin de cette pièce, qu'il s'envolait loin en quête de liberté...

Une poupée. Elle a la finesse et la fragilité d'une poupée de porcelaine, le regard aussi absent qu'une poupée, aussi. Elle deviendra probablement une très belle femme, plus tard, mais pour l'instant... Il est temps de lui laisser une petite pause. Rester immobile aussi longtemps rend le corps endolori. Aussitôt la pause annoncée, elle se redresse, gémissant et se plaignant un peu des fourmilles qu'elle a. Un domestique ne devant pas être beaucoup plus âgé qu'elle vient alors à sa rencontre, lui apportant de quoi se désaltérer, et enfin, son regard gris pâle exprime un sentiment. Une joie certaine. Et malgré les remontrances d'autres domestiques, elle ne cherche même pas à retenir l'immense sourire sur ses lèvres, se comportant enfin comme l'enfant qu'elle est, sans doute heureuse de voir celui devant être son valet. Comme si elle n'attendait que ça depuis le début. Comme un oiseau en cage qui n'a pour seule liberté les rares personnes qui la voit pour ce qu'elle est et qu'elle apprécie en retour.

N'importe quel noble vous direz que Lydia est bien une enfant noble, parfaitement éduquée pour vivre dans cette société d'hypocrisie. Une jeune femme élevée pour être mariée le plus rapidement possible et permettre à sa famille de se libérer de ce poids. En société, elle respecte l'étiquette à la lettre, renvoyant toujours l'image d'une charmante enfant, ce qui a le don d'intéresser beaucoup de parents ayant un fils à marier. Peu importe, même, qu'il soit beaucoup plus âgé que Lydia, l'âge n'est qu'un critère sans importance dans les mariages forcés des nobles.

Et puis Lydia ne ferait-elle pas une épouse parfaite ? Elle a une très bonne éducation, étant même surdouée, mais sait ne pas attirer l'admiration des autres plus qu'il ne le faut. Assez discrète pour ne pas voler la place de l'homme, donc. De plus, sa race est la plus pure de tous, son physique déjà semblable à une poupée de porcelaine promet de faire d'elle une belle femme, dans le futur. Elle sait tellement se tenir qu'elle apparaît plus souvent que d'autres enfants à de nombreuses réceptions. Et ceux pensant pouvoir apprendre des informations sur sa famille en tirant parti de sa naïveté ont tort. Puisque malgré son jeune âge, elle n'est pas naïve.

Alors, quand on la questionne autant, elle sait demander subtilement à son interlocuteur de cesser de l'importuner. Sans faire preuve d'impolitesse. Ca serait une grave erreur de courtoisie, sinon. Elle arbore toujours un délicat sourire, jouant la comédie à la perfection pour s'adapter à son environnement. Seul ses yeux ne mentent pas. Car en réalité, Lydia n'est qu'un oiseau en cage. Cette personnalité construite selon le souhait de ses parents n'est pas la sienne, après tout.

Mais qu'est-elle vraiment ? Elle-même ne le sait pas. Car malgré son apparence et son éducation digne de son rang, elle reste une enfant. Une enfant à qui on demande de grandir trop vite. Une enfant qu'on force à devenir mature même si elle aimerait juste se comporter comme toute personne de son âge et avoir le droit de faire ses caprices quand elle veut. En gros manque de confiance, car complètement délaissée par sa famille, elle se cherche encore elle-même. Il n'est pas rare de la voir faire des caprices auprès des domestiques, c'est même très fréquent. Elle obtient presque toujours ce qu'elle veut. Sauf bien sûr quand elle se plaint de ne pas avoir assez d'attention ou d'amour de la part de ses parents.

En réalité, si elle se permet tant de caprices, ce n'est pas parce que c'est une petite noble née avec une cuillère dans la bouche. Elle cherche juste à attirer l'attention de ses parents sur elle. N'est-il pas injuste de n'avoir aucune importance juste parce qu'elle est la dernière et que ses frères et soeurs et qu'ils lui ont déjà tous pris ? Elle se demande souvent à quoi bon l'avoir conçu si c'était pour l'envoyer dans une des résidences de campagne sous la tutelle d'une gouvernante, et de l'y oublier.

Malgré ses caprices fréquents, elle est très appréciée des domestiques, étant bien la seule à les regarder comme des êtres vivants et non pas comme des objets ou des esclaves. Parmi un de ces "caprices" qui revient souvent, on note par exemple qu'elle réclame qu'un domestique finisse son repas lorsqu'elle ne le fait pas, pour "éviter de gaspiller". Mais ça ne ment à personne, et tout le monde sait que c'est juste sa manière de forcer les domestiques à se permettre de goûter aux succulents mets qu'on lui sert.

Comme toute enfant, elle reste malgré tout très joueuse et taquine. Si elle a renoncé à se faire des amis parmi les enfants nobles, ce n'est pas le cas chez les enfants des domestiques. Néanmoins, souvent, les domestiques préfèrent éloigner leurs enfants d'elle, même s'ils l'apprécie, parce qu'au moindre problème, et ça leur retombera dessus. Mais heureusement pour elle, il y a Saeros. Elle l'a rencontré à ses 4 ans, un petit enfant abandonné et recueilli par les domestiques de sa demeure. Il avait un an de plus. A sa grande surprise, on l'a laissé joué avec lui, et elle s'y est très vite attaché. Son plus gros caprice a probablement été de l'avoir à son service, le jour où elle avait compris que ça serait le seul moyen de l'avoir gardé à ses côtés.

Et finalement, il est devenu son valet. Néanmoins, elle continue de l'appeler Sae et adore le taquiner. Elle prend un malin plaisir à l'embêter. Elle ignore par contre sa véritable race, et même si elle ne sait pas qui est ce félin qui se glisse dans son lit pour dormir dans ses bras, la nuit, ni comment il a pu entrer, elle ne se pose pas plus de questions. Avoir un chat fait après tout parti des rares caprices qu'on a refusé de lui exaucer. Une autre réclamation qu'elle fait souvent aux domestiques, mais que Saeros ignore, c'est de demander à ses parents d'accepter de la laisser se marier à Saeros, plutôt que de la promettre à un inconnu. Souhait qu'on ne lui accordera jamais, évidemment, mais qui ne tente rien n'a rien, non ?

Malgré tout, les rares fois où elle voit ses parents, elle n'ose formuler aucune parole, effrayée par le regard froid de sa mère. D'où le fait que tous ses désirs passent par le biais des domestiques. Au final, Lydia est semblable à un oiseau en cage. Elle rêve de liberté, mais on l'a enfermé dans cette cage dorée qu'elle désespère de pouvoir briser un jour. Elle est persuadée qu'elle n'en sortira d'ailleurs jamais, craignant le jour où on la fiancera. Saeros est sa seule porte de sortie, les moments qu'elle passe à s'amuser avec lui sont les seuls moments où elle se permet de rêver, sans couper aussitôt ses réflexions par un "de toute façon, ça n'arrivera jamais". Elle n'a clairement aucune gêne avec Saeros, que ce soit dans sa façon de s'exprimer, ou une autre sorte de pudeur. Après tout, il la déshabille, la lave, l'habille, et ce tous les jours. C'est là une chose normale pour un domestique, alors ça ne la gêne aucunement. Mais plus elle grandit, moins on lui laisse de temps à passer avec Saeros, son éducation prenant toute la place.

On lui enseigne différentes langues, elle parle déjà couramment le latin, le commun, et autre. Elle connaît par coeur l'histoire du continent. Comme toute femme, elle apprend aussi l'art de la broderie. A la surprise de beaucoup, elle a d'ailleurs des doigts de fée, ses créations étant on ne peux plus magnifiques. Mais pourtant, cela l'ennuie quelque part. Elle n'aime pas paraître pour cette petite fille parfaite, puisqu'en réalité, elle ressemble plus à une filette malicieuse et joueuse.

Je suis né il y a 582 ans. En 4254, très exactement. Dans une famille qui n'a toujours pas changé aujourd'hui, toujours aussi pourrie de l'intérieur. Des parents manipulateurs, calculant tout pour continuer de s'élever dans l'échelle sociale, encore et encore. Pour eux, jusqu'à la naissance de leurs enfants était calculé. Chacun avait un rôle et recevait une éducation en conséquence. Pour ma part, je n'étais pas destiné à être l'idiot de service, alors je reçus une très bonne éducation. Je n'était ni le meilleure, ni le pire. Et je me contentais de faire ce que l'on me demandait de faire, de remplir mon rôle, sans jamais m'être posé une seule question sur le bien-fondé de la situation.

Jusqu'à ce que tu naisses. Oui, car aujourd'hui ce n'est pas mon histoire que je vais raconter, mais la tienne Lydia. Car même en cette journée grise et pluvieuse, c'est à toi que je pense, toi qui serais capable d'ensoleiller cette place par ton sourire enfantin. Comment aurais-je pu savoir que cet enfant qu'attendait Mère avait ce pouvoir de renverser toutes mes convictions, à cette époque... ? Je ne pouvais pas, tout simplement. Pour la grossesse de Mère, toute la fratrie s'était réunie. Personne ne disait rien, mais nous étions tous perplexes. Père et Mère avaient déjà tout ce qu'ils souhaitaient. Ou presque. Disons simplement qu'un enfant de plus n'aurait aucune utilité pour eux et serait même au contraire un fardeau. Alors pourquoi ?

Etais-tu une erreur de calcul ? Pourtant, cela nous semblait si improbable... Ou alors avais-tu réellement une utilité qui nous dépassait ? L'on avait beau se creuser la tête, personne ne trouvait rien. Et l'espace d'un instant, je t'ai envié. Tu n'aurais pas à porter le poids de responsabilités trop lourdes pour toi. Tu ne serais pas comme nous, forcée à assumer un rôle qui ne te convenait pas. Aujourd'hui j'ai honte d'avoir pensé cela ne serait-ce que quelques secondes. Bien sûr, je gardais cette pensée pour moi. Puis tu es née. Je m'en souviens très bien. C'était le 2 Janvier, et l'on avait beau avoir quitté le mois de Décembre, réputé pour sa froideur, la température restait très basse. Mais à ta vue, j'ai eu l'impression que l'on réchauffait mon coeur. J'avais une petite soeur. Une nouvelle petite soeur.

Ensuite, il ne m'a fallu quelques temps pour comprendre comme je me trompais en imaginant que ta vie serait simple. C'était faux. Il faudrait malgré tout maintenir la réputation de la famille, et pour cela, tu serais obligée de porter un masque façonné de toute pièce par nos parents, sans pourtant avoir une réelle fonction dans la famille. Et tu n'aurais personne. Autant, nous, nous avions plus compter les uns sur les autres. Plus ou moins. Mais toi, l'enfant te précédent dans la fratrie avait déjà 402 ans. Il avait déjà son indépendance. Non seulement tu serais délaissée par nos parents, mais en plus, tu n'aurais personne d'autre de la famille sur qui compter.

C'est là que j'ai décidé que je prendrais un rôle de frère aimant et protecteur. Oooh, ça ne serait pas si simple, j'avais des obligations par la faute de Père et Mère qui continuaient de se servir de nous comme outils même alors que l'on était censé être "émancipés", mais je ferais de mon mieux. Si les deux premiers mois de ta vie se déroulèrent dans la résidence principale des De La Voisière, à Ayame, l'on t'arracha très vite au sein de ta mère pour t'envoyer dans une résidence secondaire, à Caely, dans laquelle tu vis toujours. Adieu le lait maternel, tu n'avais plus le droit qu'aux biberons. Ce n'était pourtant pas le plus idéal pour avoir une bonne santé mais qu'en avaient-ils à faire, de toute façon ? Apparemment, tu étais bien une erreur. Une bête erreur de calcul. Car Père et Mère ne montraient aucun intérêt pour toi.

J'irais même jusqu'à dire qu'ils n'aimaient pas entendre parler de toi. Ils n'aimaient pas qu'on leur rappelle qu'ils s'étaient trompés, eux qui avaient toujours tout réussi à la perfection. Tu étais la preuve qu'ils pouvaient commettre des fautes. Et si Père se contentait de ne te montrer que de l'indifférence, j'avais l'impression que Mère contemplait ton visage de nourrisson avec mépris. Bien sûr, c'était la facette qu'ils montraient au sein de la famille. En public, ils semblaient si "ravis" d'avoir une nouvelle petite fille.

Pourtant, pendant les quatre premières années de ta vie, tu ne reçus aucune visite de leur part, perdue dans ta résidence de Caely. Ce furent les servantes qui t'élevèrent. Je te rendais visite le plus souvent possible afin que tu ne m'oublies pas. A cet âge, les souvenirs se perdent si facilement... Tu avais beau avoir une intelligence et une vivacité surprenante, je savais que si je cessais de te rendre visite, je ne deviendrais qu'un vague souvenir, tout au plus. Il était toujours temps de faire demi-tour et d'abandonner cette responsabilité de me comporter comme un grand-frère, autrement dit. Mais je ne le fis pas, et je te visitais toutes les semaines, voyant comme tu grandissais.

Tu commençais déjà à recevoir quelques cours qui mettaient la barre bien haute pour un bambin de ton âge. Mais que pouvais-je y redire ? Pourtant, tu ne t'es jamais plaint de cela auprès de moi, profitant simplement de mes visites pour jouer avec "ton grand-frère chéri". Tu aimais beaucoup aussi discuter de "Papa et Maman" avec toi, rêvant de les voir autrement que sur les peintures d'eux accrochées dans le grand couloir. De ce que me disait ta nourrice, tu lui demandais aussi régulièrement des informations sur eux. Quoi de plus normal... Mais ce qui te manquais aussi, en plus de tes géniteurs, c'était un ami.

Les domestiques ne pouvaient se permettre de laisser leurs enfants jouer avec toi, au moindre accident, à la moindre plainte, ils seraient renvoyés, si ce n'était pire. Ils avaient beau t'apprécier beaucoup, eux qui t'avaient vu grandir, ils ne pouvaient tout simplement pas. Mais le problème finit par se régler. Les domestiques trouvèrent un garçon abandonné et en sale état non loin du manoir. Dans leur bonté passagère, ils le soignèrent et le nourrirent. Ils avaient évidemment l'intention de très vite faire partir l'enfant, une fois rétabli, mais en apprenant cela... N'était-ce pas l'occasion que de te trouver un ami ? Eh oui, ma chère Lydia, c'est à moi que tu dois de connaître ton meilleur ami. Vois comme j'ai veillé sur toi tout du long...

Bien sûr, ça ne réglait pas tout, et te faire connaître le bonheur d'avoir un compagnon de jeu te faisait remarquer encore plus comme jusque-là tu avais été isolée. Et tu te plaignais encore à moi de devoir passer plus de temps à prendre part à des cours inintéressants selon toi qu'à avoir le droit de jouer avec ton nouvel ami. Pas comme si tu avais le choix et en réalité, tu savais te satisfaire de cela. Tu avais un sens de l'acceptation surprenant malgré tes quatre ans. Mais je ne saurais dire si c'était une bonne chose ou une mauvaise. Après tout, cela était aussi la preuve que tu n'avais que peu d'espoir qu'on t'accorde un jour l'enfance que l'on te volait.

Le 2 Janvier 4827. Soit le jour de tes cinq ans, très exactement. Tu as enfin pu voir tes parents. Ce matin où l'on t'as levé en te disant que tu devais te préparer car tes parents allaient venir te rendre visite, tu étais toute excitée. Je n'étais pas là, mais je l'ai ouïe dire et je n'ai absolument aucun mal à l'imaginer. Tu fus très vite lavée, toilettée, habillée telle une dame pour renvoyer l'image d'une toute jeune demoiselle parfaitement apprêtée. Et enfin, après une attente qui avait dû te paraître interminable, ils sont arrivés. Encore une fois, je n'étais pas présent, mais entre ton changement de comportement radical qui a suivi cette entrevue, les rumeurs murmurées par les domestiques et ce que je sais de nos géniteurs, j'imagine ce qu'il s'est passé sans aucune difficulté.

Leur but était seulement de venir vérifier que ton éducation était réussie et qu'ils pourraient finir par te dévoiler à la cour. Ils avaient beau ne jamais t'avoir souhaité, ça deviendrait vite louche que de te laisser croupir dans ta pauvre résidence sans jamais rien dire de toi devant le reste de la noblesse. Mis à part cela, ils ne t'avaient montré aucun intérêt. Et ce malgré toutes tes tentatives pour leur adresser la parole. C'est à partir de ce jour que tu es devenue cette enfant capricieuse. Personnellement, ça ne m'a pas gêné.

Tu avais le droit d'être capricieuse. De jouer à l'enfant pourrie gâtée. N'en étais-tu pas un peu une quelque part ? Mais si on te donnait tout ce que tu souhaitais, c'était pour éviter que tu ne déranges plus que ça. Et tu l'avais vite compris, même enfant, au point de te dire que tu n'étais qu'une gêne. De développer le désir de juste disparaître. Et c'était une chose qui m'inquiétait, j'avais beau être là, te rappeler que ton frère veillait sur toi, m'être arrangé pour que tu ais au moins un ami, quand l'on discutait ensemble, je comprenais dans tes paroles, même avec ton langage d'enfant, que tu sombrais dans un étrange pessimisme.

Alors en observant ce changement de comportement chez toi... J'ai pensé que si voir cette indifférence envers toi de nos parents t'avais fait souffrir, ça avait au moins eu l'air de te révolter. Ton exigence soudaine, opposé à cette manière que tu avais de te renfermer pour ne pas gêner plus que nécessaire, te contentant de remplir ton rôle donnait l'impression que tu revendiquais ton appartenance à cette famille, le droit d'avoir toi aussi une place dans le coeur de tes parents. Du moins, c'est ainsi que je l'ai interprété. Mais ces notions devaient te dépasser, à ton âge... Pourtant, ne faisais-tu pas cela pour te faire remarquer, inconsciemment ?

Cependant, c'était vain. Je le savais depuis le début, mais je préférais te laisser doucement évoluer à ton gré. Je pouvais être un soutien, mais il y a des étapes que tu devais franchir seule, et ce malgré ta jeunesse. Tes caprices soudains ne parvinrent qu'au bout d'un moment à l'oreille de Père et Mère, quand les domestiques virent que tu ne lâchais pas l'affaire. Et ce ne fut qu'un agacement temporaire pour eux qui donnèrent rapidement l'autorisation qu'on t'accorde ceci et cela. Puis ça devint même une habitude pour eux d'avoir vent d'un nouveau caprice, de "te gâter" un peu plus. Mais ça ne compensait pas leur absence. Tout ce que tu obtenais à te plaindre sans arrêt, tu l'aurais bien échangé contre un peu d'attention de leur part. Puisqu'après tout, c'était là ton but premier en en demandant autant. Attirer leur regard sur toi. Qu'ils t'accordent un peu plus de temps.

Et peu importe les années, tu n'abandonnais pas. Cela faisait désormais parti de ton caractère. Et en même temps, ça pouvait par moments avoir quelque chose d'attendrissant. Et tu continuais quand même à me confier, à moi et à moi seul, nombre de tes craintes. Même à ton cher ami, Saeros, tu n'en disais pas autant. C'était moi, ton grand-frère adoré. Et comme toujours, je faisais tout pour que tes craintes ne se réalisent jamais. Par exemple, il y avait de ça déjà plusieurs années, peut-être même quelque peu avant que tu ne reçoives cette fameuse visite, tu m'avais expliqué comme tu avais peur qu'un jour, tu perdes Saeros, ou Sae comme tu l'appelais. Qu'on te le vole car une fille de bonne famille "n'avait pas à traiter avec un roturier". C'est moi qui t'avais alors soufflé l'idée qu'il pourrait devenir ton valet, chose que tu t'étais empressé de demander aux domestiques, et que j'avais secrètement grandement appuyé, pour qu'il puisse recevoir la formation nécessaire.

Mais ce n'était plus ce problème qui te tracassait... Je me souviens la première fois que tu m'as fait part de cette chose qui te hantait. Tu devais avoir six ans. Seulement. Tu m'as avoué avoir peur du jour où ton fiancerait de force, et savoir que si le mariage était encore dans un horizon lointain, les fiançailles ne tarderaient probablement pas. Entendre cela d'une enfant si jeune... J'av ais beau te savoir beaucoup plus mature que ton âge le laissait croire, je dois bien avouer avoir eu un instant de choc. Une telle préoccupation... J'en suis venu à me demander si j'avais réellement réussi à te protéger des horreurs du monde que Père et Mère avaient créé pour être ton habitat. Apparemment, mes efforts n'avaient pas été suffisants.

Mais le pire, le pire ma chère Lydia, c'est qu'au fond, je savais que tu avais raison. Père et Mère comptaient vite se débarrasser de toi, et créer un contrat de fiançailles qui ne pourrait être annulé -sauf circonstances exceptionnelles- était parfait pour être sûr de ne pas t'avoir comme poids une fois adulte. Sans doute te marieraient-ils à seize ans. En toute logique, on dit qu'une personne de sexe féminin "devient une femme" le jour de ses premières règles, donc cela pourrait être plus tôt, mais pour faire bonne figure et ne pas paraître trop barbare, seize ans était un âge plus idéal. Et pour cela, je ne pouvais rien faire. Même moi ne pouvait se dresser contre nos parents.

Alors je me suis contentais de te rassurer du mieux que je le pouvais, remettant en question pour la première mes capacités à te protéger du monde extérieur. Mais comment pourrais-je te protéger de ta propre cage ? Ta cage en or, si magnifique que beaucoup envient de loin mais qui renferme un enfer pour toi. Le problème venait de notre famille elle-même, de la noblesse elle-même, de la société elle-même. Et plus je te rendais visite, plus je réalisais que ta détresse était dûe à tous ces nobles hypocrites, et plus je basculais dans cet état d'esprit.

Ils étaient à blâmer. Ooooh pas tous les nobles. Juste les "mauvais nobles" et ça en faisait un paquet déjà. Tant de gens corrompus... Ce n'était pas un monde idéal pour que tu y grandisses, Lydia. Alors j'allais faire le ménage pour toi. Pour toi et pour tous les autres enfants. Mais tu étais la priorité. Et mes premières cibles... Nos parents, oui. Mais pour cette quête, j'étais seul, seul contre tous. Je ne pouvais me chercher d'alliés et me fier à personne en qui je n'avais pas une confiance absolue. Et je perdrais ma pureté dans l'histoire. Peu importe, il suffirait de le maquiller et d'en imaginer une cause qui m'excuserait.

Alors j'ai tout prévu. J'avais tout prévu, Lydia. Il y avait une unique personne en qui j'avais suffisamment confiance. Une seule qui joua un rôle pour moi et vendit de fausses informations à des ennemis de De La Voisière. De sorte qu'à un horaire bien précis, ces derniers attaquent. Dans la panique, il n'y aurait juste à dire que pour me défendre, j'avais dû me retrouver à tuer un adversaire, par un pur et triste accident. D'où la perte de ma pureté. Mais en réalité, il était prévu que je ne sois pas là lors de l'attaque et déjà hors de danger, mais il n'y aurait aucune preuve pour le dire. Et la mort de nos chers parents, Lydia ?

Empoisonnés. Le poison avait été glissé dans leur thé par ma main. J'attendais presque avec impatience le moment où je sentirais mon auréole se briser et mes ailes se ternir de noir. Et il vint. Oui. Tout se passait comme je l'avais calculé, et la conclusion de l'histoire serait que je prendrais ta tutelle. Et... Non. J'avais échoué. Une faille dans mon plan ? Pire que ça. J'avais sous-estimé Mère. Père était mort, mais pas elle. Pourquoi ? Si elle avait deviné, pourquoi avait-elle... Oh. Donc c'était ainsi. Elle s'était servie de moi pour se débarrasser de Père qui commençait à la gêner ? Son égoïsme la poussait à ne plus supporter de partager avec son mari ?

Non seulement j'avais échoué, mais en plus je n'avais fait que te faire souffrir encore plus, Lydia. Malgré le désintérêt total de tes parents pour toi, tu y étais attachée. Et la mort de Père te fit souffrir, tu souffris de ne pas avoir pu te faire accepter par lui avant qu'il ne quitte ce monde. De plus, Mère se fit encore plus impitoyable. Et... Moi, ton chère grand-frère disparut. Il ne fallait pas faire souffrir la réputation de la famille par un fils devenu impur pour une raison que tout le monde ignorait. Alors Mère me fit abandonner mes titres de noblesse et je disparus tout bonnement de la famille. En réalité, je suis simplement en train de subir la formation pour devenir chevalier. On me fera réapparaître au grand jour quand je serais enfin devenu chevalier. Le fait que j'ai perdu ma pureté deviendra logique, en tant que chevalier. Et aux yeux de tous, je l'aurais perdu pour une cause noble, au service de toute la noblesse...

Mais tu sais, Lydia, le plus ironique ? J'ai déjà eu des "missions" en tant que chevalier en formation, tel que garde à une réception de De La Voisière. Et d'autres où j'étais si proche de toi. Toi qui ne sais même pas pourquoi j'ai disparu et en souffre en silence. Ton cher grand-frère, le seul de ta famille à t'accepter t'avait-il finalement renié ? Mais ce n'est pas ça, Lydia, ce n'est pas ça... Tu avais sept ans. Peut-être te souviens-tu de moi, finalement, ce n'est pas si loin. Certainement même. Tu as beau essayé de m'oublier, c'est impossible n'est-ce pas ? Et pourtant, je suis si proche sans que tu le saches... Tu m'as même regardé, mais cacher derrière ce heaume, comment aurais-tu pu deviner que c'était moi ?

J'espère que ton cher valet prendra soin de moi à ta place. Après tout, c'est grâce à moi que tu as au moins une personne à tes côtés. Comme si depuis le début, je m'étais préparé un remplaçant, au cas où je serais forcé à m'éloigner de toi.

Ah, si ironique, Lydie.

Pseudo: Auré.
Âge: /
Comment as-tu découvert le forum: Parce que je suis Auré ?
Commentaire: blbllb vous trouvez pas que la deuxième admin sur la PA est quand même une personne tellement parfaite ? *fuiiiiis*


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