Enfin mon château était rempli d’une solitude si profonde que je ne pouvais même plus m’y noyer

L’amour entre pur et impur, ça n’a jamais été facile, et cette très cher Shun, comme pour punir ses enfants de fricoter avec ceux de Yue, a décider que l’hybridation pur/impur ce n’était pas simple non plus. Et forcément, l’union entre une phoenix et un démon n’allait pas faire bon mélange. C’est ainsi qu’Elijah est né avec une maladie pulmonaire dégénérative. Venant d’une famille de nobles puissants et fortunés, il eut le droit aux traitements les plus perfectionnés de l’époque, mais rien n’y fit, on avait beau y mettre les moyens, il était impossible de soigner ce problème génétique. Cette maladie fit qu’il n’eut pas une enfance ordinaire, pendant que les autres jouaient dehors, lui n’avait pas le droit de sortir du château, constamment surveillé par des domestiques pour être sûr qu’il ne prenne aucun risque par rapport à sa maladie. Et pourtant, il n’était pas triste, parce que chaque jour son père venait jouer avec lui, il lui lisait des histoires, et parfois il lui jouait même du piano! Sa mère était par contre peu présente, toujours occupée ailleurs, mais ce n’était pas grave tant que son père était là. Et puis, le reste du temps, Elijah était très occupé par tous les cours nécessaires à une parfaite éducation de noble. Les années passant, il apprenait petit à petit à maîtriser ses pouvoirs de phoenix qu’il avait hérité de sa mère, et jouer avec les flammes qu’il créait était un grand divertissement dans ses moments de solitude.

Son père partait souvent en voyage sans qu’il ne sache jamais pourquoi il partait ou où il allait. A chaque départ, il offrait à Elijah un cadeau histoire de l’occuper pendant son absence, et ce jour là il lui donna un gros ours en peluche. Les semaines passèrent et même avec un cadeau, le petit noble s’ennuyait en voyant son père mettre plus longtemps que d’habitude à revenir, et au bout d’un moment on lui annonça la mort de son père sans qu’on le lui explique jamais comment c’était arrivé. Ce décès fut un grand coup dur pour Elijah, et même si sa mère fit l’effort de passer plus de temps avec lui, ce n’était pas pareil. On le couvrit de cadeaux mais aucun jouet ni aucune peluche ne pouvait combler l’absence de son père.

Arrivé à l’adolescence, sa maladie empira au point qu’il ne pouvait presque plus quitter sa chambre, rien que courir dans les couloirs du château déclenchait des quintes de toux capables de l’étouffer. A part les courtes visites journalières de sa mère et quelques évènements mondains, les journées d’Elijah se passaient dans la solitude, cloué au lits car les médecins craignaient que son cas empire bien plus vite s’il s’agitait. A ses 15 ans, un noble arriva au château, en prétendant pouvoir le soigner. On le laissa seul dans sa chambre avec Monsieur Glorfindel pour qu’il puisse s’occuper de lui. Malheureusement pour le petit noble, ses traitements étaient loins d’êtres conventionnels… Le vampire le mordit et Elijah eut beau hurler, pleurer, se débattre et appeler à l’aide, personne ne vint. Il se vida de son sang au point que sa tête tourne et que sa vision se floute jusqu’au noir complet et l’inconscience. Elijah s’était vu mourir, sa misérable vie avait défilé devant ses yeux, et pourtant le destin avait fait qu’il s’était réveillé quelques jours plus tard avec une affreuse douleur à la gorge. Pendant son coma, on lui avait transféré le sang du noble, le transformant ainsi en vampire. Le fait de le rendre totalement impur avait eu pour effet de stabiliser sa maladie, même si elle était loin d’être guérit elle ne pouvait au moins plus empirer. Malheureusement c’est tout ce que ça avait apporté de bien, en devenant immortel sa croissance s’était arrêtée bien plus tôt que prévue, le figeant éternellement à l’âge de 15 ans, mais le plus grave s’était qu’en devant un vampire, il avait perdu ses pouvoirs de phoenix. Adieu aux jolies flammes qui lui tenaient compagnie dans ses moments de solitude.

Peu de temps après, sa mère épousa son “sauveur”. Elijah n’était vraiment pas ravi de cette union, déjà parce qu’il n’appréciait pas qu’on remplace son père de la sorte, mais surtout parce qu’il n’aimait pas que cet homme soit ledit remplaçant. On lui répétait sans cesse qu’il devait être gentil et reconnaissant envers Monsieur Glorfindel car il lui avait sauvé, mais Elijah n’était pas de cet avis, il ne lui avait rien demandé, et il ne voulait pas du tout être un vampire, on ne lui avait pas laissé le choix. S’il avait su ce qui l’attendait par la suite, il aurait encore plus détesté ce nouveau mariage. Avec la venue de son second mari au château, sa mère n’avait plus le temps de s’occuper de lui. En devenant un vampire, il avait de nouveau l’autorisation de quitter sa chambre s’il se ménageait mais ça ne servait à rien car personne n’était là pour jouer avec lui, pas même les domestiques très sollicités par son beau père. La seule façon qu’il avait d’avoir un petit peu l’attention de sa mère, c’était de faire de gros caprices sous le regard désapprobateur de Monsieur Glorfindel. Plus les années passaient et plus c’était compliqué de se faire remarquer, tout le monde s’habituant à ses petites crises. Les domestiques le fuyaient, craignant l’homme tyrannique qu’il était devenu.


Malheureusement, ce petit manège ne dura qu’une dizaine d’années. Son beau père avait fini par ne plus en pouvoir d’Elijah et s’en débarrassant en l’envoyant dans une résidence secondaire d’Alberich qu’ils n’utilisaient plus. On lui fit croire que maintenant qu’il était grand, il fallait qu’il remplisse son rôle d’héritier en s’occupant d’une de leur propriété, que c’était une mission très importante et qu’ils viendraient voir comment il s’en sortait. Elijah partit avec le sourir, heureux qu’on fasse attention à lui au point de lui offrir son propre château. On aurait pu penser que, sans domestiques pour l’aider à en prendre soin, il serait vite tombé en ruine mais le vampire s’occupait surprenamment bien de sa propriété. Après tout, sa mère pouvait débarquer à n’importe quel moment et il l’attendait de pied ferme. Sauf qu’au bout de 100 ans sans la moindre visite, il fallait bien se rendre à l’évidence: personne n’allait venir. Elijah devait se rendre à l’évidence, on l’avait utilisé pour se rapprocher de sa mère, et maintenant qu’on n’avait plus besoin de lui, qu’il devenait gênant, on s’était débarrassé de lui comme d’une poupée qu’on jette dans un coin une fois qu’on s’est lassé de jouer avec, et lui il avait naïvement laissé faire. Une maman est censée aimer son enfant de façon inconditionnelle, non? Alors pourquoi l’a sienne l’avait délaissé de la sorte? Qu’est ce qu’il avait fait de mal pour qu’on le traite comme ça? Ces questions le travaillaient tellement qu’il n’en dormait plus la nuit, serrant contre lui son ours en peluche en réalisant que la seule personne qui l’ait un jour aimé était morte depuis longtemps.


Les siècles passaient, et le château tombait lentement en décrépitude. A quoi bon faire des efforts pour en prendre soin? Elijah sortaient tellement rarement qu’on commençait à dire dans Alberich que la demeure étant hanté. Les curieux qui osaient entrer par effraction pour vérifier le payait de leur vie, il ne voulait que personne ne vienne le déranger dans SON château pour voir l’être lamentable qu’il était devenu. Cela attisa davantage les rumeurs, et petit à petit, le château hanté dont personne ne revenait jamais d’Alberich était devenu une légende urbaine. Après près de 8 siècles de solitude, Elijah reçu une lettre, enfin des nouvelles de sa famille, enfin sa mère se rappelait de son existence et ça lui donnait d’espoir. Ce fut de courte durée car l’enveloppe ne contenait qu’un faire part envoyé en masse, un faire part annonçant la naissance de son demi frère et sa demie soeur, les jumeaux Elias et Eliane. Lui qui croyait que sa mère se souciait à nouveau de lui, elle venait en fait de le poignarder une nouvelle fois en le remplaçant par deux nouveaux enfants. Il brûla le faire part, il n’y avait plus de rédemption possible pour cette famille qu’il haïssait désormais tant.

Le temps continuait de passer dans ce château où l’ennui mortel régnait en maître. Une guerre finit par éclater entre les purs et les impurs et secoua tout Aenea, mais Elijah s’en moquait bien à l’abris dans sa demeure “hanté” qu’on n’osait pas approcher. Il reçut une lettre de son beau père lui demandant d’aller se battre pour la famille Glofindel, mais il brûla la lettre en l’envoyant royalement se faire foutre. Quand la guerre pris fin 5 ans plus tard, il apprit la mort de son cher et tendre beau papa et il se dit que s’était bien fait pour lui. Seulement, ce décès soulevait une question, maintenant qu’il y avait deux autres héritiers en courses, qui allait l’entretenir et qu’allait devenir son château?