La traque

Cachée dans le buisson, la louve n'arrivait pas à contrôler ses sens aiguisés tellement la peur la possédait. Tellement peur qu-qu'elle... ne sentit pas tout de suite la main qui venait de se poser sur son épaule. Elle fit tirée d'un coup hors du buisson, arrachant quelques branches au passage. On entendit les cris d'horreur de la jeune femme à plusieurs centaines de mètres à la ronde et lorsque le silence vint, on aurait pu croire que ce n'était qu'un mauvais rêve.

Malheureusement, ce ne fut pas le cas. La pauvre louve était devenue elle même le petit mouton poursuivit par le terrible loup. Repose en paix, Purple.

Qui sera le suivant ? Vous feriez mieux de courir vers une autre cachette en espérant y être plus en sécurité...

Un hurlement encore ? Une autre victime. Cela s arretera-t-il jamais ? Je serrais les dents en serrant fort mon arc et continua mon chemin le plus discrètement que possible pour finir par découvrir un tas de foins. Je me jette dedans et me recouvris de pailles jusqu a la tête. Cette histoire d horreur commençait à virer à un cache cache. J espère juste ne pas y être découvert....

Un nouveau cri retentit, sauf que celui là n'était pas étranger à l'incube. Il lui rappelait quelqu'un, quelqu'un qu'il connaissait bien... Purple? Non... La louve avait de trop bons sens, elle ne pouvait pas... Oh merde! Tout ça devenait vraiment sérieux, il y avait une deuxième victime, un membre du Prisme, une collègue qu'il avait laissé crever sans rien faire. Il tremblait, ça l’horrifiait qu'il ne soit même pas intervenu, la laissant se faire tuer alors qu'il aurait peut être pu faire quelque chose, quitte à subir à sa place, au lieu de porter la culpabilité de sa mort. Bordel, combien de cadavre de ses compagnons devait-il ramener au QG pour que les choses changent? Ramener au QG? Ha! C'était une pensée bien optimiste. Pendant qu'il restait à se morfondre, le tueur était de nouveau en marche, et Red était peut être le prochain sur sa liste. Il fallait partir, trouver une nouvelle cachette. Ce lieu n'était pas sûr. Mais lequel l'est? Aucun. Il faut se cacher, fuir, se cacher et fuir à nouveau. Mais fuir où? Aucune importance tant que le tueur ne le rattrapait pas. Il fallait choisir sa prochaine cachette. Un endroit où il pourrait l'entendre arriver et courir sans trop être gêné. Le chef d'escouade se réfugia donc dans le champ de blé en prenant garde de ne pas laisser de traces de son passage.

D'autres hurlements... Mais cette voix était un peu trop familière à Auréliane qui se figea complètement sous la stupeur et l'horreur. Purple ? Non... Non. Ca ne pouvait pas être elle, c'était une combattante bien trop... Mais pourtant... De rage, la vampire serra les poings. Elle ne pouvait pas dire s'être attaché à Purple plus que ça, mais malgré tout, la culpabilité commençait à la ronger. Elle était rentré dans le jeu du meurtrier, jouait à ce cache-cache morbide et laissait ses compagnons se faire tuer. Peut-être y avait-il d'autres membres du prisme ici ? Devait-elle vraiment rester les bras croisés sans même essayer de se battre ?
... Mais elle n'avait aucune chance. Elle le sentait. Et elle ne pouvait pas mourir. Pour Alfin elle devait vivre. Ignorant sa rage, elle descendit de l'arbre le plus silencieusement possible, cherchant une nouvelle cachette. Elle courut jusqu'à un terrier, s'y glissant, sans même se préoccuper des insectes ou autres saletés, espérant juste ne pas être la prochaine sur la liste.

Les cris qui retentirent firent sursauter Blue qui fit bouger l'eau. Il ne savait pas si le bruit de l'eau avait pu alerter le tueur mais il commençait à avoir froid dans l'eau, la nuit froide ne faisait qu'accentuer la fraîcheur de cette dernière. Il décida d'en sortir et aperçut une cabane un peu plus loin. Il alla s'y cacher en espérant être assez à l'abri du vent pour résister à la température. En espérant que les tremblements de son corps ne le trahissent pas...

Des hurlements inconnus brisèrent à nouveau le silence de mort qui régnait aux alentours. Tapie dans son terrier, la comtesse rampa furtivement vers la sortie et regagna la surface. Ce nouveau meurtre lui laissait le temps de changer de cachette, et ainsi éviter de pourrir dans un trou à rats. Ses pas la menèrent à un endroit où l'odeur du sang se faisait de plus en plus forte : non loin d'elle se trouvait une grange, et elle était quasiment sûre que le psychopathe était passé par là. Peut-être s'y trouvait-il encore ?

     Résistant à la curiosité d'aller voir le corps de la victime, ou bien tenter le diable en suivant les traces du meurtrier, elle bifurqua vers la gauche. Ses yeux violets scrutèrent la pénombre, à la recherche d'un objet, une arme, quelque chose pour se défendre. Rien. Les sens en alerte, elle ne pouvait s'empêcher de se crisper au moindre mouvement suspect. Finalement, un grand arbre au feuillage épais retint son attention. Elle y grimpa sans trop de difficultés et se hissa sur l'une des plus hautes branches capable de supporter son poids non négligeable.

Kimera sortit du champs de blé à toute vitesse en entendant un nouveau cri.
Sans réfléchir, elle se jette à l'eau en ayant vu une barque retourné au milieu de l'étang. Elle se cacha en dessous en s'accrochant aux morceaux de bois qui dépassait.
D'ici, elle pourra s'enfuir en entendant les bruits d'éclaboussure.

Kimera s'était enfuie du champ de blé pour aller sous la barque de l'étang. Elle s'y sentit à l'abri. Le silence pesait depuis de longues minutes maintenant et elle devait sûrement penser que le tueur était partit car elle sortit de sous la petite barque et commença à s'avancer vers la terre ferme. Arrivée près de la terre ferme, un bruit soudain se fit entendre près de Kimera. Elle eut à peine le temps de tourner la tête qu'elle fut attrapée par le cou puis le tueur la balança au sol, maintenant sa tête sous le peu d'eau qu'il y avait. La nouvelle victime de ce fou furieux tentait tant bien que mal de se débattre, ainsi le meurtrier lui enfonça une lame dans l'abdomen. La blessure affaiblit Kimera qui n'arriva plus à se défendre tant la douleur était atroce.
Ses bras finirent par céder, non pas qu'elle n'avait plus la force, mais parce qu'elle... venait de lâcher son dernier souffle dans cet étang glacial.

Qui sera le suivant ? Vous feriez mieux de courir vers une autre cachette en espérant y être plus en sécurité que les pauvres victimes précédentes...

Depuis la mort de Purple, le silence se faisait long, beaucoup trop long. Tellement long que Blue commençait à s'endormir dans la cabane dans laquelle il s'était réfugié. Pour lui, il y avait une chance que le tueur soit partit, qu'il pensait avoir tué tout le monde. Mais il ne fallait pas se reposer sur cette hypothèse, la vigilance restait de mise. Il décida par précaution de sortir et d'aller un peu plus loin. Notre cher incube arriva face à un terrier lorsqu'il ressentit un danger. Il se réfugia expressément dans ce dernier pour être sûr que le tueur n'était pas à sa poursuite.

L'attente de la prochaine victime était longue. Beaucoup trop. Auréliane ne pouvait pas rester ainsi immobile. Il fallait bouger. A rester au même endroit, il était certain qu'elle serait la prochaine. Mais quand savoir si la voie était libre ? Au bout d'un certain temps de silence, la vampire finit par avoir le courage de glisser hors de sa cachette, sans même prendre la peine d'épousseter la terre restée sur ses vêtements. Quelques regards autour d'elle, et elle décida de se diriger vers un immense champ de blé, se cachant parmi les épis, et priant de tout coeur pour ne pas être la prochaine. Ou pas puisqu'en réalité elle n'était pas du genre à prier Shun mais soit. Et parce que Shun c'est une grosse raciste

Tout était silencieux. Trop même. Je trouvais ça curieux. La bête était-elle partie ? Ou si ça se trouve elle était silencieuse et avait déjà perçu une proie. Je regardais par dessus la grosse pierre. A priori rien. Que vais je faire ? Dans les deux cas je risque ma vie. Le seul moyen ça serai de s enterrer en dessous de ce gros cailloux. Ça peut être une idée en effet . Fin bon...Je devais bouger. Je n aimais pas rester au même endroit et qui ne tente rien n a rien comme ont dit ! Je levais les yeux et vis un arbre. Joli. Je pourrai y m installer et observer ce qui se passe au tour. La bête ne m atteindrais sans doute pas. Et c est ainsi que je vole vers l arbre

La comtesse n'avait pas véritablement envie de bouger de son arbre, mais ne voulait pas non plus rester coincée indéfiniement. Bien que le feuillage de ce végétal constituait, selon elle, l'une des cachettes les plus sûres, ce n'était qu'une question de temps avant que le tueur ne fouille les moindres recoins à la recherche d'une quelconque forme de vie à exterminer. Il fallait réussir à quitter cet endroit souillé sans se faire repérer par qui que ce soit...

    Pas de cris horripilants, cette fois-ci. Juste le silence, puis quelques mouvements dans l'eau, là-bas, au loin, avant que des effluves de sang frais envahissent les narines de la vampire. Elle sentait les hématies se mélanger à l'onde pure, et ne put s'empêcher d'y trouver quelque chose de fascinant...

     Confuse, tiraillée par la faim, déchirée entre ses envies et sa raison, elle refoula le sadisme qui tentait de supplanter son instinct de survie subsistant malgré tout. La jeune femme descendit de l'arbre, et se dirigea vers un petit bâtiment qui semblait être une cabane, avant de s'y faufiler puis se laisser glisser à terre, le dos contre la porte, et le coeur battant la chamade.

Le silence avait prit possession des lieux, et l'incube attendait avec appréhension que quelque chose se passe. Rien. Pas un bruit. Le tueur avait il abandonné? Ou peut être n'était il pas encore passé à l'acte... Par précaution, il attendit un moment avant de quitter le champ de blé dans lequel il avait trouvé refuge. Après tout, peut être que personne n'était mort, peut être qu'ils s'étaient tous si bien cachés que le tueur n'avait pas pu trouver l'un d'entre eux. Tant de naïveté chez un homme qui en avait pourtant tant vu...
Il y avait eu un mort, et il ne tarda pas à le découvrir. En cherchant une nouvelle cachette, il passa devant l'étang et vit l'horreur qui s'y était passé. Une jeune femme, gisant dans une marre de sang, la tête encore dans l'eau. Une jeune femme qu'il ne connaissait que trop bien.

-Ruby!

Ouais, c'était une belle connerie de parler comme ça quand on devait se faire discret, mais là le chef d'escouade n'en avait absolument rien à foutre. Il traina la chimère hors de l'eau, la prenant contre lui, cherchant à voir s'il pouvait encore la sauver. Pas de pouls, pas de respiration, elle était morte, seule dans cet étang froid pendant que lui se cachait au lieu de l'aider. D'abord Purple, et maintenant sa douce petite Ruby... Il était son chef d'escouade, comment avait il pu la laisser crever comme ça? Il aurait dû la protéger, il aurait dû donner sa propre vie pour lui permettre de s'enfuir, elle avait confiance en lui... Elle avait dû se sentir tellement trahie et abandonnée...

Cette simple pensée suffisait à achever Red. Il en avait marre, il en pouvait vraiment plus, il était en train de craquer. Toute cette situation c'était trop pour lui, hors de question qu'il continu ce jeu morbide une minute de plus? Il porta le corps inerte de la chimère comme une jeune mariée, allant s'assoir derrière une grosse pierre, gardant Ruby contre lui, lui murmurant qu'il était désolé. Cette cachette était sûrement la pire de toute, elle les laissait trop à découvert, mais tout cela n'avait plus aucune importance. Le tueur n'avait qu'à venir, il l'attendait. Qu'il emmène l'incube rejoindre les autres, c'était tout ce qu'il méritait.

La lune éclairait assez mal la zone, il fallait plisser les yeux pour distinguer suffisamment les lieux où se cacher. Il restait 5 survivants dans la pénombre, attendant de pouvoir fuir à cet inconnu, ce tueur. Il venait de tuer Kimera et Red ayant aperçut le corps devenait inconsolable.
C'est alors qu'une lumière se fit apercevoir au milieu de la vieille ferme. Une torche ? Non. La flamme devenait de plus en plus grosse. Il s'agissait d'un tas de foin en feu. Le tueur en avait-il-marre de chercher ses victimes qu'il comptait utiliser des moyens plus radicaux pour les dénicher ?
Soudain, ceux qui avaient aperçut ce feu ont sûrement dû voir la masse imposante qui venait de passer, cet assassin était déjà partit trouver ses autres proies.

Sur qui tombera-t-il désormais ?

A nouveau, il y avait un silence prolongé. Néanmoins, il semblait moins pesant que le premier. Jusqu'à ce que le tueur incendie le tas de foin. Auréliane comprit qu'elle n'avait plus le droit à l'erreur. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle change de cachette. Mais avec toute cette lumière, un pas de travers et elle rejoindrait les cadavres dont le sang chatouillait délicatement ses narines. Elle sortit du champ de blé, tentant d'éviter de faire bruisser les tiges de blé, parcourant rapidement l'étendue du regard avant de trouver sa prochaine cachette, ni trop près, ni trop loin. Doucement, elle se faufila jusqu'à une cabane dans laquelle elle alla se dissimuler.

Un triangle de lumière se refléta soudainement sur le miroir situé en face d'Élisabeth. Elle y croisa son visage blême sans se reconnaître. Ses yeux d'une teinte virant au rougeâtre luisaient dans la pénombre, et leur éclat semblait ravivé par les flammes dansantes. Le tas de foin se transforma en un énorme bûcher qui diffusait une lumière de plus en plus intense dans la cabane. Sans se retourner, la vampire se rapprocha de l'objet et s'en saisit sans le quitter du regard, comme si elle n'osait pas être directemment confrontée à l'image de ce brasier infernal. 

    Soudain, une silhouette imposante obstrua le passage de cette lueur aveuglante, qui replongea la pièce dans une semi-obscurité oppressante. L'aristocrate crut apercevoir le tueur la fixer à travers la vitre poussiéreuse. Hallucination ? Vérité ?

     Le miroir se brisa en mille éclats sur le sol.

     Son coeur rata un battement. La comtesse se retourna. La masse noire qui se tenait devant le feu avait disparu. Sans réfléchir, elle se précipita vers la porte et s'enfuit de la cahute, traversant des buissons épineux en direction d'un champ de blé. Elle poursuivit sa course, indifférente aux épis qui lui giflaient les jambes et s'accrochaient aux pans de sa robe. La blanche finit par s'écrouler au milieu du champ et s'allonger sur le dos en fixant la lune, le souffle court, les cheveux en bataille, la peau couverte de griffures et les vêtements déchirés.

Red était là, adosser à ce cailloux, caressant doucement les cheveux de la chimère dans ses bras. Il attendait le taré qui s'amusait à les traquer, il ne comptait pas l'affronter, ni chercher à se venger, il voulait juste se faire tuer et en finir avec ce petit jeu. Mais la mort ne vint pas le chercher. L'incube pesta, pourquoi il s'en sortait encore? Pourquoi lui il avait le droit de survivre un tour de plus alors que la petite Ruby y était passé? Il regarda le corps sans vie collé contre lui. S'il mourrait, qui aller ramener la jeune femme au château? Comment est ce qu'elle pourrait être enterrée dignement si Red pourrissait derrière cette grosse pierre avec elle? Il fallait continuer à jouer, pour Ruby, pour pas qu'elle se décompose par terre comme un familier errant mangé par les vers.

Le chef de l'escouade rouge souleva ce qu'il restait de sa subordonnée. Hors de question de la laisser là, il n'allait peut être pas pouvoir la récupérer après et il fallait qu'ils partent ensemble. Peu de cachettes étaient possibles, mais il fallait quand même tenter le coup. Il se décida donc à grimper dans un arbre, refusant d'admettre que Ruby était encombrante, il fini quand même par la hisser avec lui sur une branche.

Toujours rien? Tout était trop silencieux. Je ne savais vraiment pas quoi faire? Bouger ? pas bouger? toujours cette même question en tete et ce même doute d’être trouver. Du haut de mon arbre je regarder les alentours rien. Ou plutôt il faisait trop sombre pour voir. Ou plutot non... un feu... dans du foin. le tueur ?

Je descendis de mon arbre rapidement regardant autour de moi.

Du calme Arty, il n'y avait rien... je marchais doucement guettant le moindre bruit. Le chasseur chasser c'est vraiment ironique... mais je devais pas me faire prendre... je distinguer faiblement quelques chose... un terrier?

Je devais trouver vite une cachette là n'étais pas la question de jouer les difficiles...

Cela faisait un moment que Léo se trouvait dans ce terrier et il commençait à y être un peu à l'étroit lorsqu'une odeur de brûlé se fit sentir. Il sortit la tête du terrier et aperçu au loin le tas de foin ou il était quelques temps plus tôt, il l'avait échappé belle en changeant de planque. Soudain une grande ombre passa devant les flammes, le tueur.

Blue sortit le plus vite possible du terrier et couru le plus rapidement et le plus loin possible jusqu'à arriver, essouflé, derière une grosse pierre. Il y remarqua du sang, quelqu'un ou quelque chose y était passé, blessé ou mort. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il s'agissait de celui de Kimera que Red avait déplacé un peu plus tôt.

La crainte et le stress avaient eu raison d'Auréliane qui ne fut ni assez discrète, ni assez rapide pour se dissimuler dans son nouveau refuge. Le tueur avait vu son ombre se dessiner grâce à la lueur du feu qu'il avait allumé . Et lentement, comme un prédateur sachant déjà que sa proie a perdu d'avance, il se dirigea jusqu'à la cabane. Et lorsqu'enfin il laissa entendre un signe de sa présence, il était trop tard pour la vampire. Il lui laissa simplement le temps de lever le visage pour qu'elle puisse voir la mort, et de lancer un vain appel au secours.

- Léo-... !

L'expression de son désespoir ? Ou simplement s'assurer que ce dernier trouve son cadavre et souffre en vengeance pour avoir survécu à sa place ? Peu importe puisqu'il ne restait désormais plus d'elle qu'un cadavre ensanglanté, la poitrine transpercée.
Qui sera le prochain jouet du tueur ?

Qu'avait-elle fait ? Le champ s'étendait à perte de vue, et ne constituait sûrement pas une cachette sûre. Seule, avec son mètre quatre-vingts-deux au beau milieu d'une étendue de blé qui lui arrivait à peine aux genoux, elle se rendait repérable et vulnérable. Il lui fallait trouver un autre endroit, plus difficile d'accès pour un mastodonte comme celui-ci. La comtesse ne voyait aucune issue ; comme les autres, elle était piégée dans ce lieu maudit, à jouer avec le feu. Pour l'instant, elle gagnait.

     Elle repensa alors à l'une de ses précédentes cachettes, celle qui, parmi toutes les autres, lui avait semblé la plus adéquate : l'arbre. Il fallait absolument le retrouver. Elisabeth n'avait aucunement l'intention de se laisser mourir, et la pensée de se savoir vivante alors que la mort avait déjà emporté un bon nombre de victimes lui redonna un semblant d'énergie et de hargne. Avec ou sans armes, avec ou sans ruse, elle allait se battre férocement jusqu'au bout, même si la mort semblait l'attendre derrière chaque ombre qui se dressait devant elle.

     N'osant se relever de peur d'être débusquée, la jeune noble rebroussa chemin, tantôt rampant, tantôt à quatre pattes, avant de se redresser et se précipiter vers l'arbre, et de se hisser le plus haut possible. Du sang, il y en avait partout, frais, en petites quantités, comme si l'on avait traîné un corps mutilé. La blanche coula un regard en direction de la cabane. La porte était restée ouverte, et à travers la vitre, elle distingua la silhouette sombre du psychopathe, sans doute tentant de suivre les traces qu'elle avait malencontreusement laissées, ou bien affairé à assassiner froidement une nouvelle victime...

Cette cachette de terrier...même si je la trouvais relativement petite je la trouvais aussi bien confortable. Ou plutôt c'était ce que j essayais de me persuader... Je fermais les yeux et soupira doucement. Marre de me cacher et de bouger pour rien. J avais besoin de repos et j avais envie de dormir... Mais mon petit doigt me disait de rester éveillé ...quoique si j avenais à mourir autant que ce soit pendant mon sommeil....oui le terrier était une bonne cachette et la plus confortable dont j avais trouvé en plus contrairement à l arbre ou je risquais d avoir mal au dos...

Caché derrière la pierre, Blue savait que leur effectif diminuait, tous se faisaient éliminer un à un. Il fallait fuir, mais fuir seul signifierait abandonner les autres et il ne pouvait pas se résigner à faire ça, surtout avec Auréliane dans le lot. Mais le destin en avait visiblement décidé autrement quand Léo l'entendit l'appeler au loin. D'où cela venait-t-il ?! L'incube affolé, courut à travers la ferme pour finalement arriver à la cabane où il était quelques heures avant. Il prit de longs instants avant d'oser entrer et lorsqu'il aperçut le corps d'Auréliane, inerte, il se précipita pour tenter en vain de la réanimer. C'était impossible, elle avait été transpercée en pleine poitrine et perdu énormément de sang, il était déjà trop tard.
Blue sentit la rage monter en lui. Il prit des morceaux de verre du miroir cassé au sol et les rangea dans ses poches. La priorité était de mettre le corps de son amie à l'abri. Léo la plaça par dessus son épaule et se rendit dans le champ de blé le temps de trouver une solution. Il s'était assis dans le champ, serrant Auréliane contre lui, ses quelques larmes glissant le long de ses joues avant de tomber sur celles de la jeune femme.
C'était trop, le meurtrier sanguinaire s'en était prit à la mauvaise personne. Hors de question de quitter cette ferme sans se venger, sans décapiter cet enfoiré qui venait de lui arracher une grande partie de sa vie en un instant. Qu'il vienne, son corps se retrouverait transpercé de part et d'autres de morceaux de miroirs. Il lui arracherait les yeux avant de lui faire avaler et de lui trancher la gorge. Il se mit donc à patienter tout en gardant Auréliane près de lui.

Un nouveau cri retentit. C'était... Amethyst? L'incube se mordit la lèvre, la culpabilité était toujours présente mais il commençait à se dire qu'il valait mieux elle que lui... Après tout, il avait une mission, et il devait vivre pour l'accomplir. Il descendit de l'arbre, emportant Ruby avec lui. Il lui caressa doucement le cheveux, ils seraient bientôt loin d'ici. Red la porta jusqu'à la grosse pierre où ils avaient trouvés refuge plus tôt. Il serra la chimère contre lui, ils allaient y arriver, ils le devaient...

Le tueur continuait à errer à la recherche de sa prochaine victime, de plus en plus avide de sang frais, comme si chaque nouvelle goutte versée augmentait un peu plus sa folie. Tout cela n'était qu'un jeu pour lui. Et finalement, le terrier s'avéra ne pas être une si bonne cachette... Pour éviter l'impression de claustrophobie ou de mourir étouffé sous terre, Artémis devait maintenir son visage légèrement hors du trou, et ce fut ce qui le trahit.
L'ange observait la lune, il avait une belle vue, quand soudain, cette vision fut remplacée par celle terrifiante du visage sadique du tueur. Le désavantage du terrier était qu'il était acculé, incapable d'en sortir. L'homme saisit les cheveux dorés de sa nouvelle victime d'une poigne de fer, le tirant hors du trou. Puis, sans aucune pitié, il planta d'abord sa lame dans son épaule pour le faire hurler, comme pour faire passer un message à ceux encore en vie. Enfin, il retira sa lame et décida d'abréger en la plantant dans la gorge de l'ange, le laissant s'étouffer dans son propre sang.
Maintenant courez, courez petites souris, si vous ne voulez pas être le prochain...~